Chrono Trigger

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Genre: RPG
Développeur: Square
Éditeur: Square
Date de sortie: 1995
Nombre de joueurs: 1

 

1995 après JC : Un groupe d’aventuriers bien connus sur la scène vidéo ludique, issue des deux plus grandes sociétés d’édition de RPG de l’époque, Squaresoft et Enix (un signe du destin ?), décide de mettre au point sur Super Famicom une machine à voyager dans le temps. Ainsi naquit Chrono Trigger. Pondu par une équipe auto proclamée la Dream Team, composée de Yuji Horii, Hironobu Sakaguchi, Akira Toriyama, Nobuo Uematsu et Kazuhiko Aoki, à une époque considérée par beaucoup aujourd’hui comme l’âge d’or du RPG, ce jeu marquera des millions de joueurs. A tel point que bon nombre de gens encore à l’heure actuelle lui vouent un culte sans faille, et ce dans le monde entier malgré une absence aussi inexpliquée qu’horrible en Europe.

 

 

Chrono Trigger proposait en 1995 une expérience pour le moins inédite et maîtrisée, aussi a-t-il été reçu avec un enthousiasme mérité, aussi bien chez la critique « officielle » que chez les joueurs. Mais que vaut-il aujourd’hui ? A t’il pourri tel un fruit resté au soleil trop longtemps ou, au contraire, s’est il bonifié avec le temps comme un haut médoc bordelais. Pour le savoir je vous invite à monter à bord de l’Epoch, vers une destination intemporelle. Attachez vos ceintures, c’est parti…

 

La Dream Team

En guise de préambule, penchons nous d’un peu plus près sur ceux sans qui l’aventure n’aurait jamais vu le jour. Nous devons ce RPG à une alliance improbable et historique. Les plus grands dans leur domaine, rien de moins.

Kazuhiko Aoki, Producter.

Première œuvre en tant que producer, il avait déjà travaillé sur Final Fantasy III et IV notamment, respectivement en tant que Designer et Battle Designer.

Hironobu Sakaguchi, Supervisor.

La moitié du Graal. Papa bien connu de Final Fantasy. Les joueurs du monde entier ne remercieront jamais assez le bonhomme pour toutes ses années de bons et loyaux services. Producteur sur les six premiers FF, de retour sur l’épisode IX. A travaillé entre autres sur Tobal No. 1, Brave Fencer Musashi, Xenogears, Bahamut Lagoon,Vagrant Story… et moult grands jeux encore; sa présence en elle-même est presque un gage de qualité. Il a aujourd’hui fondé sa propre société de production : Mistwalker.

Yuji Horii, Supervisor.

L’autre moitié du Graal, le créateur de Dragon Quest et de par la même occasion grand pionnier du RPG console. Un homme sans qui le jeu vidéo tel qu’on le connaît avait peu de chance d’aboutir. Il faut savoir que si Final Fantasy, en terme de vente et d’engouement reste un incontournable dans le monde entier, jamais cette saga n’a pu détrôné sa rivale sur le l’archipel nippon. En effet Dragon Quest était un tel phénomène de société à la fin des années quatre vingt que, suite à des problèmes d’absentéisme massif les jours de sortie d’un jeu de la franchise Enix, le gouvernement ordonna leur mise en vente que les week-ends et jours fériés.

Akira Toriyama, Character Designer.

Encore une légende vivante. Un maître du Manga. Il a commencé en 1978 et s’est fait connaître avec Dr. Slump, publié dans le magazine japonais Shonen Jump. Sa renommée internationale verra le jour avec le célébrissime Dragon Ball, la série la plus longue (dans tous les sens du terme) de l’histoire de la bande dessinée. Bien évidemment adaptée sous toutes les coutures imaginables. Le manga d’origine tient sur un peu plus de neuf mille pages constituant cinq cent dix-neuf chapitre, de 1984 à 1995. Un monument donc. Toriyama est aussi connu, dans une moindre mesure, comme le Character Designer officiel de Dragon Quest, et ce depuis le tout premier épisode.

Yasunori Mitsuda / Nobuo Uematsu, Music Composers.

Mitsuda livre, pour son premier travail sur un jeu vidéo, une composition juste hallucinante, enrichie par dix-huit titres tirés du génie musical de mon idole personnelle : Nobuo Uematsu. Une bande son à faire friser un chauve. Dans les tons calmes le plus souvent, d’influences celtes (Millennial Fair). Des musiques d’une grande richesse, assez mélancolique (Memories of Green). Vienne compléter ce tableau, des morceaux épiques de grande classe, tel que l’incroyable Boss battle 2 (ou Battle With Magus). La musique ajoute à la mise en scène de manière efficace.

Masato Kato, Scenarist.

Sur une base de Yuji Horii, grand fan de romans de science fiction dur les voyages dans le temps. Kato écrit l’intégralité de l’ère 12000 BC, le cœur du scénario de Chrono Trigger. Se joignent à lui Horii bien sûr mais aussi deux autres talentueux gaillards : Yoshinori Kitase (Seiken Densetsu, scenarist) et Takashi Toshita (Final Fantasy IV, lead designer, scenarist).

(A noter : Mitsuda et Kato ne font aucunement partie de la Dream Team originelle, ils ont néanmoins fourni un travail de titan, c’est donc à juste titre que le scénariste et le compositeur de plus de 80% de la bande son sont présent ici. Et c’est oublier beaucoup d’autres personnes.)

 

 

Retour vers le futur du subjonctif.

Il est temps d’entrer dans le vif du sujet. Si Chrono Trigger commence comme n’importe quel RPG à l’ancienne : une jeune donzelle disparaît devant juste sous le nez d’un vaillent gaillard dans la fleur de l’âge (et avec les hormones sensibles) et lui, dans un élan des plus chevaleresques, part à son secours. Le scénario, comme dans la majorité des titres estampillés Squaresoft, s’étoffe très vite et change du tout au tout.

On débute avec le réveil du personnage principal : Crono (vous). Aujourd’hui est un jour un peu spécial car cela fait mille ans que le royaume de Guardia, celui dans lequel notre jeune futur héros réside, a été fondé; ça se fête. Annoncée par la cloche de Leene Square, l’événement bat son plein quand Crono, visiblement encore dans le coltard, percute une jeune fille : Marle. Ils décident de visiter les attractions ensembles et finissent par rencontrer Lucca, une amie d’enfance de Crono et sa nouvelle invention : le telepod. Marle est volontaire pour un aller retour seulement la mécanique déraille et elle se volatilise pour de bon. C’est sans compter sur le courage sans faille de Crono qui se lance à sa poursuite. Très vite on apprend qu’on a voyagé quatre cents ans en arrière et les événements se compliquent quand, catapultés par un deuxième portail temporel dans un lointain futur, nos héros découvrent un monde en ruine, ravagé par Lavos plusieurs siècles auparavant.

Pour faire face à la menace qu’incarne Lavos, vous serez entourés d’alliés et d’ennemis qui, tour à tour joueront un rôle plus ou moins marquant dans l’histoire. Faisons connaissances avec nos compagnons de routes.

Crono, un héros parmi tant d’autres.

Crono symbolise le joueur : vous. Dans un souci d’identification plus aisée, Squaresoft à décidé de le rendre muet. Ceci l’empêche de dire quelque chose qui déplairait au joueur ou serait en contradiction avec ses principes. Dans la pratique ça donne un héros trisomique qui agi par ce qu’il le vaut bien et se fait voler la vedette par quasiment tout le reste du casting. Reste un excellent combattant doublé d’un magicien plus que correcte. Il fait partie des trois personnages de l’ère 1000 AD.

 

Marle, princesse au cœur tendre, très tendre.

La jeune héritière au trône de Guardia est un peu le moral du groupe. Toujours positive, c’est elle qui, la première, décidera que le monde ne doit pas finir de cette manière. Si elle ne brille pas du même charisme que d’autres membres du groupe, elle reste un personnage frais, déterminé et une excellente guérisseuse. C’est le second personnage de l’ère 1000 AD.

 

Lucca, mettez du génie dans votre moteur.

Amie de longue date de Crono, Lucca est ce qu’on appelle dans le jargon scolaire une grosse tête. Elle passe son temps à inventer des tas de trucs avec son père, depuis qu’elle est toute petite. C’est grâce (à cause) de sa dernière invention que notre groupe commence à traverser les âges. Elle est très fière de son intelligence et est une fille plutôt réservée. C’est également une magicienne de premier ordre. C’est le dernier personnage de l’ère 1000 AD.

 

Frog, Lancelot n’a qu’à bien se tenir.

Personnellement mon personnage favori. Frog est l’archétype du héros Squaresoftien. Il a un lourd vécu, il a tout perdu et mène depuis une existence humble au service de la couronne, quelque peu en ermite. C’est un chevalier (600 AD) qui a vu mourir son ami et mentor Cyrius de la main de Magus, qui l’a ensuite affligé de cette apparence batracienne. Ce jour là il perdit bien plus qu’un ami, il disparu et changea de nom. Il nourri une profonde rancœur envers Magus et surtout envers sa propre faiblesse qu’il devra accepter et dépasser pour se retrouver lui-même. Tout un programme donc. Il tient la place du paladin, un des meilleurs guerriers du groupe couplé à un bon guérisseur.

 

Robo, on n’arrête pas le progrès.

Un personnage terriblement attachant. Parti d’une base classique mais efficace : la pièce de taule qui se révèle bien plus vivante que ses homologues humains. Robo est innocent mais pas niais, ignorant mais sage. Réparé par Lucca en 2300 AD, il va suivre le groupe par reconnaissance et en quête d’une identité. Il finira par être pris entre les machines (son monde natal) et les humains (le monde où il a appris à vivre). C’est un guerrier exceptionnel et un guérisseur hors pair. En outre ses attaques sont liées à l’élément ténèbres malgré le fait qu’il ne puisse utiliser la magie. Un second petit paladin en somme.

 

Ayla, la voix de la préhistoire.

La femme de Neandertal dans toute sa splendeur, à bien des titres. Ses poings parle plus forts que sa langue et on peut noter un niveau de travail plus bas par rapport aux autres personnages. Cela dit, Ayla joui d’une philosophie qui lui est propre et qui peut s’avérer vraie pour son époque (65000000 BC). Elle mérite par ailleurs une place de choix sur un champ de bataille de par la force de ses coups, sa vitesse et sa capacité à voler l’ennemi. Un personnage tout en finesse. A noter : son statut de primitive l’empêche d’utiliser la magie, à l’instar de Robo.

 

Magus, souriez vous allez mourir.

On attaque le haut du panier. Voici le personnage préféré de très nombreux fans. Le traditionnel larron qui renvoi tout le reste du casting au rang de pixel mal dégrossi. Il a la classe, c’est indéniable. Longtemps un ennemi du groupe, la révélation de ses intentions réelles et la nécessité feront de Magus un allié sans nul autre pareil. Son cynisme et son histoire (la plus tragique du jeu) en ont fais fondre plus d’un. Sa puissance, le meilleur magicien du jeu et un guerrier implacable, est un autre argument en sa faveur. Définitivement le meilleur de la bande. Son seul défaut est qu’il ne dispose d’aucune double ou triple tech à moins d’un item spécial. Un moindre mal quand on sait qu’il pourrait presque se battre tout seul. Il faut savoir aussi qu’il s’agit du seul personnage optionnel. Un (LE) must have.

En plus des membres de notre équipe il y a bien sûr tous les pnj qui se feront une joie de vous flécher le parcours ou de vous mettre des bâtons dans les roues, au choix.

 

Lavos

Sous ce nom se cache l’objet de votre quête inter temporelle, la plus grande de toute les menaces. C’est lui que vous devrez abattre avant le dénouement de cette histoire. Mais qui est-il… Selon les propres mots d’Ayla : « La means Big and Vos means fire. »

C’est donc lors de leur première incursion en 2300 AD que nos héros apprennent la triste vérité. Lavos, le destructeur, émergea de la terre en 1999 AD et détruisit le monde presque intégralement. C’est pour changer le cours de l’Histoire que le groupe décide de remonter le temps afin de détruire Lavos avant l’apocalypse. En 1995 ce fut un scénario tout bonnement inédit, un des seuls exemples vaguement ressemblant qui me viennent à l’esprit est Final Fantasy VI, dans lequel Kefka finissait par provoquer la fin du monde. Mais dans ce dernier jeu point de retour en arrière possible.

Le chemin vers la victoire est semé d’embuche, puisqu’il s’agit là d’un jeu vidéo, à fortiori d’un RPG, c’est à vous qu’il appartient de franchir les obstacles qui mèneront à un happy end, ou à autre chose… Les ennemis sont nombreux et qui dit RPG dit système de combat. Ici il est fort simple puisqu’il s’agit de l’ATB bien connu des fans de Final Fantasy. Améliorée d’une part par une mise en scène plus dynamique, les phases d’exploration et de combat se déroulent sur le même écran, sans aucune transition et les personnages (ainsi que les monstres) se déplacent en trois dimensions comme bon leur semble. D’autre part les ennemis sont visibles avant les batailles, ce qui permet de les esquiver si le cœur vous en dit.

Le déroulement d’un combat est très classique avec la fameuse jauge qui, une fois remplie, permet à un personnage d’effectuer une action. A savoir, attaquer physiquement, utiliser une Tech ou un Item. Si deux de nos personnages ont leur ATB remplie, il est alors possible d’effectuer une double tech (voir une triple avec trois personnages). Généralement aussi dévastatrice qu’impressionnante, c’est là la grande originalité des combats de Chrono Trigger qui gagnent ainsi en tactique et en dynamisme. Bref, en profondeur.

Le reste du gameplay est moins dépaysant pour les connaisseurs : exploration de donjons, de villes, de cartes du monde. Cartes au pluriel car la grande force de ce RPG vient du fait qu’il n’y a pas une, mais cinq cartes du monde (dont une divisée en deux), remplies de monts et merveilles. Si elles paraissent petites de prime abord, il faut attendre de les avoir toute parcourues pour appréhender la surface colossale de terrain explorable. Et là le dépaysement est pour le coup total. Surtout que Chrono Trigger est un petit bijou technique, de la carte du monde aux donjons en passant par les cut scenes, tout est magnifique, sans la plus petite fausse note. Une friandise visuelle.

On regrettera surtout le manque de situation requérant de la matière grise ainsi qu’une trop grande linéarité (parfois surprenante vu le nombre de possibilités qu’offre cette diversité géographique) en plus d’ennemis n’offrant pas toujours un challenge suffisant. On se laissera plus facilement bercer par l’histoire.

 

But the future refused to change

Chrono Trigger est construit de telle manière que chaque évènement, ou presque, aura une répercussion plus ou moins lourde de conséquences à long terme. En pratique, vous pouvez changer la destinée d’un homme en changeant son passé ou le passé de ses ancêtres, ce qui peut à son tour changer le devenir d’un peuple, ce qui peut aboutir finalement sur un avenir très différent pour le monde entier. C’est la thématique centrale de l’histoire : rien dans le monde ou dans la vie n’es prédestinée, l’Homme et, par extension, tous les êtres peuplant la planète, et même cette dernière, agissent seulement et uniquement par leur libre arbitre, le reste étant lié au hasard d’une part, mais surtout à Lavos lui-même. La capacité qui vous est offerte de revenir sur les évènements passés se reçoit comme un cadeau et l’occasion de réparer ce qui s’est mal terminé (si on vous offrez de tuer Hitler avant la seconde guerre… la fameuse question).

A chaque époque vous découvrirez en même tant que le groupe ce qui a fais d’eux des héros du temps, comment l’on vivait à l’âge de pierre ou encore ferez des rencontres pour le moins surprenantes; des aventuriers, des sages, une reine complètement folle et même des races terriennes qui entre régulièrement en rivalité avec l’humanité…

Un être énorme tomba du ciel 65 millions d’années avant notre ère, mettant fin à la guerre opposant les Hommes aux Reptites (dérivés des dinosaures). Lavos, en percutant le sol, après être entré comme une météorite dans l’atmosphère, provoqua un nuage de poussière qui signerait l’extinction des Reptites et le début d’une ère glacière.

La terrible Mammon Machine. Un royaume va bientôt sombrer

Beaucoup plus tard, en 12000 BC, le royaume de Zeal, dont le peuple maîtrisait une magie aujourd’hui presque disparue, fut détruit. Il n’en reste aujourd’hui plus aucune trace à ce qu’on en sait.

Frog jure devant Masasume venger son ami. Un grand moment

En 600 AD, les mystiques, dirigés par Magus entrèrent en guerre contre Guardia et la race humaine toute entière. Ils sont les seuls de cette époque à connaître la magie. Au début du jeu tout porte à croire que Magus voulait utiliser Lavos dans sa soif de pouvoir et que vaincre le premier empêcherait le réveil du second en 1999 AD.

La rencontre qui changea la face du monde

Le jeu commence en 1000 AD, quand le médaillon de Marle et le telepod de Lucca provoquent l’ouverture du premier Portail inter temporel. Une période plutôt paisible quatre cents ans après la défaite des mystiques.

Le groupe, au complet, devant un feu de camp. Leur quête touche à sa fin.

1999 AD : L’apocalypse. Lavos extermine une bonne partie de la race humaine et laisse derrière lui un monde anéanti.

La Rencontre avec Robo. Une scène humaniste.

Plus de trois cents ans ont passé depuis le « jour de Lavos ». Les hommes contre la faim, le froid et un tout nouvel ennemi plus redoutable que les mystiques et les reptites: Les machines. Ces dernières ont décidé « d’assainir » le monde en le débarrassant de l’Homme. C’est dans ce contexte que notre groupe apprend l’existence de Lavos et le destin de la planète. La rumeur affirme qu’un homme en proie à la folie aurait élu domicile au pied du Death Peak et mis au point une machine afin de voyager dans le temps sans utiliser de portail.

D’après les légendes, il existe un endroit appelé « End of Time » où se retrouvent les voyageurs égarés dans le temps. On dit même que si quatre voyageurs ou plus empruntent un portail temporel, ils atterriront dans ce lieu.

Tout ceci n’est qu’un résumé de la situation dans chaque époque que vous visiterez, l’(H)histoire suivant son cours tout le long du jeu. Empruntant des chemins tortueux pour atteindre toute la complexité qu’on est en droit d’attendre de la part d’un scénario qui se respecte. Les coups de théâtres et scènes d’anthologie se succèdent à un rythme appréciable comme la scène durant laquelle

Donc Chrono Trigger ne souffre pas de réelles longueurs. On s’émerveille d’ailleurs de trouver un nombre important de pléthore annexes et de mini jeux qui gonflent la durée de vie, très maigre au naturel, sans vraiment l’alourdir; c’était assez nouveau à l’époque. En plus de ça est ajouté un certain nombre de quêtes annexes vers la fin du jeu, parfaitement facultatives mais centrées sur chacun des personnages du groupe, ainsi que leurs entourages directes. Il faut savoir aussi qu’accomplir cette quête vous donne accès à un « new game + ». Il est alors possible de recommencer le jeu avec les stats et les items de la dernière partie et ainsi, débloquer toutes les fins différentes.

Un autre genre de combat chevaleresque, la chevauchée fantastique !

Par exemple vous devrez faire la course contre un être mi homme mi moto en 2300 AD. Il vous sera aussi nécessaire de payer un verre à un inconnu ou de nourrir une famille en 600 AD pour avoir accès à un item en 1000 AD. Ou encore vous devrez reboiser une forêt sur plusieurs siècles… Toutes ses quêtes permettent d’en apprendre plus sur le monde qui nous entoure et les gens que l’on côtoie lors de ces voyages. Ce qui rend notre groupe, mais également leurs alliés et leurs ennemis bien plus attachants. D’ailleurs cela facilite grandement l’immersion et donc le plaisir de jeu.

Tout ceci, du gameplay novateur au background très fourni on donné à ce RPG ses lettres de noblesse et lui ont permis de se faire un nom comme œuvre d’art à part entière, et non pas comme un simple objet de distraction.

 

Le tribunal va rendre son verdict

Venons en enfin à la critique proprement dite et répondons à cette épineuse question : que vaut Chrono Trigger une décennie plus tard ?

En hommage à cette scène aujourd’hui mythique du procès, illustrée juste au dessus sans sous titre afin qu’elle ne soit parasité par rien d’autre que sa propre magnificence, je rendrais un jugement clair et juste sur l’affaire Chrono Trigger. L’accusé est soupçonné d’être toujours aussi bon (voir meilleur) en 2007 que lors de sa sortie. Examinons les pièces à convictions.

Techniquement irréprochable, ce jeu vidéo fait partie des nombreux softs qui me font me demander pourquoi il n’y a pas plus de jeux en 2D sur les consoles de salons actuelles. Loin de moi l’idée de cracher sur la 3D (je préfère les jeux en 3D), néanmoins il faut admettre que Chrono Trigger aurait pus sortir aujourd’hui sur, au hasard Gamecube, sans choquer personne. Le niveau de détail et les effets comme le vent, la pluie l’animation des sprites ou le son qui sort de nos enceintes sont énormes et l’on devine aisément le travail colossal qu’il y a derrière tout ça. Le but avoué : que le joueur en prenne plein la gueule. De ce point de vue là Chrono Trigger est une grande réussite.

Niveau gameplay c’est la même sauce. Les combats sont dynamiques à souhaits. L’idée des attaques groupées est excellente. Les ennemis visibles hors combats rendent le tout bien plus vivant. Le reste s’affiche comme du RPG à l’état brut et c’est ce qu’on aime. Dans la mesure où le jeu ne souffre ni de longueur, ni de fioritures excessivement indigestes, l’ensemble reste très agréable, une petite bouchée d’air frais. Si seulement il avait été moins linéaire et les ennemis un peu plus forts… On pleure également la durée de vie ridicule de ce si bon RPG.

En ce qui concerne les musiques, les compositions donnent envies de se prosterner devant Mitsuda qui nous offre quelque chose d’absolument fabuleux. Les ambiances sont dignes des plus grands films et les notes nous emportent vers des contrées lointaines, pleines de féérie et de magie.
Attendez un peu d’entendre, Tyran Castle, At the Bottom of Night (Une des plus belle musique que j’ai jamais entendues), Sealed Door (Vive Uematsu), World Revolution et ce n’est qu’un échantillon. La force tragique de certains morceaux n’a d’égale que l’impact épique de certains autres; un chef d’œuvre en soit. Chrono Trigger ne se conçoit pas sans sa musique, à l’instar des meilleurs RPG.

Le château de Magus, un point central du scénario et théâtre d’une des meilleures musiques du jeu

Nous venons de faire le tour de la forme, qu’en est t’il du fond ? Si un jeu mérite une ovation pour une histoire originale, inventive, complexe et passionnante, c’est bien chrono Trigger. Car si il y a bien ici et là quelques noirceurs disgracieuses dans le scénario, voir même de véritables erreurs, rien ne vient vraiment entacher cette fresque presque digne de l’Iliade et l’Odyssée. Presque, par ce que bien trop courte, c’est là le défaut ultime du jeu. Une minuscule dizaine d’heures seront nécessaire pour boucler l’aventure, peut-être quinze à vingt pour tout voir, même les dix fins différentes. Car oui, avec toutes ses quêtes annexes, son scénario dantesque, et dix fins en tout, Chrono Trigger se paye le luxe d’être un des RPG les plus court de tous les temps. Un comble. Une crasse impardonnable.

 

Faites comme Durex, prolongez le plaisir

Au jeu que je viens de vous présenter (en espérant que cela fut à votre goût) s’ajoutent deux séquelles et un O.V.A (Original Animation Video). Il s’agit de Radical Dreamers sur Super Nintendo, disponible uniquement en rom sur émulateur; Chrono Cross, un RPG sortit sur Playstation en 1999 (l’année du jour de Lavos…) qui est le digne successeur de son ainé; et enfin de Nuumamonjaa, un dessin animé d’une vingtaine de minutes dans un genre plutôt parodique sortie spécialement pour faire marrer les fans (et les auteurs). Chrono Trigger à en outre connu une réédition sur Playstation en 2001.

 

L’animé

On commence avec ce qui se rapporte le plus au RPG de départ. Nuumamonjaa met en scène un Nu complètement abruti et un Poyozo légèrement cinglé, la veille du Millennial Fair. En fait, selon ce DA, les monstres sont venu faire, en secret, leur propre festival. On retrouve Gato le robot rondouillard, alias Gonzales en japonais Mais il n’est pas le seul. On peut voir également Masa et Mune fusionnés ainsi que Johnny. Le speech : les deux zigotos du début veulent monter un groupe de musique, seulement voilà, personne n’a l’air intéressé. On verra notre duo faire le concours de boisson, affronter (deux fois) Gonzales qui finira par cour circuiter et courir dans tous les sens comme un camion furieux en gueulant a s’en déchirer la gorge (culte). La fête fini en apothéose quand une course est lancée et parmi les concurrents : Johnny Versus nos deux gais lurons sur une monture assez impressionnante. A noter : Crono et Marle font une apparition à la fin, de dos, et on entend Marle et Lucca échanger une ligne. En définitive c’est drôle et… c’est tout. Cela n’apporte absolument rien qu’on le voit ou pas. C’est inutile donc indispensable. A regarder un jour de déprime, ça déride.

 

La suite officielle

Chrono Cross prend place en 1020 AD. Vous êtes dans la peau d’un jeune homme fringant et sympathique. Serge de son prénom, vit dans un petit village sans histoire mais un jour, alors qu’il était allé chercher des écailles de monstre pour en faire un collier, il tombe dans les pommes sur la plage. Il finit par reprendre connaissance quelques heures plus tard et rentre chez lui un peu patraque. Là on lui apprend… qu’il est mort depuis dix ans. Le thème a clairement changé, on passe des voyages dans le temps aux dimensions parallèles. N’ayant pas, à ce jour, fini le jeu (je suis en train d’y jouer) je serais bref. Le scénario est, jusqu’ici, aussi tripant que celui de son grand frère. La musique est toujours aussi géniale. Le jeu est bien plus long (j’en suis à vingt-sept heures). Il est aussi bien plus dur. D’ailleurs le gameplay est encore plus original. Les combats sont au tour par tour mais les affinités élémentaires ont une importance cruciale et la magie ainsi que les attaques spéciales ne consomme pas de mp, à la manière des fury de Skies of Arcadia. Par ailleurs, les attaques normales se font sur la base de combos très agréables à regarder et bien moins contraignantes que celles d’un Legend of Dragoon par exemple; que du bon. Le jeu n’a pas beaucoup vieilli graphiquement ce qui est un exploit pour un soft Playstation, mais plus que son ainé quand même. Un bon RPG, une bonne suite, un très bon Jeu. Il est en revanche bien plus mou que Chrono Trigger, eu égard aux temps de chargement avant chaque combats (une horreur, pas vraiment longue mais à multiplié par le nombre de joutes contre les monstres) et des combats en eux même assez molasse. Rien d’insurmontable en tout cas.

 

 

Celui qui tomba dans l’oubli

N’ayant joué qu’une petite demi heure à ce jeu très original sorti avant Chrono Cross, je n’aurais pas grand chose à dire. Premièrement l’histoire suit Serge (de Chrono Cross), Kid (également dans Chrono Cross) et de Magil, qui très vite s’avère être Magus qui, décidément, aime bien changer d’identité. L’action se passe dans un manoir. Il s’agit d’un RPG aux allures de conte interactif. C’est-à-dire que la majorité du jeu est constitué de texte, il vous faudra choisir entre plusieurs réponses pour avancer dans le jeu et il en va à peu près de même pour les combats. Le jeu affiche le strict minimum en ce qui concerne les images. La musique reste à un niveau d’excellence rare, plongeant dans une ambiance qui a vite fais de devenir enivrante. Radical Dreamers n’est pas un jeu à mettre entre toutes les mains, il est en tout cas une expérience à part distillant une atmosphère du meilleurs goût.

 

 

Le remake

Squaresoft, aujourd’hui Square Enix, a toujours été connu pour ses refontes incalculables de leurs fonds de tiroirs (technique emprunté à un éditeur non moins célèbre : Capcom). Sous le doux nom de Final Fantasy Chronicles se cache une compil réunissant Final Fantasy IV et Chrono Trigger; un menu pour le moins appétissant. En réalité, ces deux légendes du RPG se retrouvaient affublée pour la première de scènes cinématiques atroces (à la limite du vomitif) et pour la deuxième de temps de chargement aberrant. La conversion reste, malgré tout, très bonne avec des bonus appréciables dans le cas de Chrono Trigger, tels que des scènes en dessins animés et un bestiaire complet; et une adaptation américaine bien plus fidèle à l’original pour Final Fantasy IV qui, souvenez-vous, était sortit sur Super Nintendo sous le nom étrange de Final Fantasy II (ça encore ça passe largement), mais surtout s’était vu affublé d’un ridicule « easy type » voyant certaines de ces scènes purement et simplement coupées ainsi que des dialogues remaniés en conséquences. Un véritable scandale ! Si il fallait choisir je crois qu’il serait préférable de jouer à Chrono Trigger sur Super Nintendo pour le gameplay plus fluide mais la version PSX vaut aussi pour son contenu, une affaire de préférence. Par contre je préconise chaudement la version PSX de Final Fantasy IV si les versions japonaises (même traduites par de valeureux amateurs, qu’on ne remerciera jamais assez) vous rebutent.

 

88%
Fabuleux

Chrono Trigger

Faire rêver les vieux et moins vieux joueurs pour, au moins, une autre décennie complète. Non content de sortir à la même année que beaucoup des plus grands jeux Super Nintendo (Tales of Phantasia, Final Fantasy VI, Star Ocean, Street Fighter Zero II en sont quelques exemple, de tous ces titres incroyables sorti de 1994 à 1996 sur Super Nintendo), Chrono Trigger reste un des meilleurs RPG que je connaisse (dans mon top cinq). C’est une valeur sûre, moi-même, n’étant pas un rétro gamer fanatique, y était allé à reculons et je peux dire sans honte que j’ai pris une énorme claque à tous les niveaux. Evidemment je recommande ce jeu à tous et à toutes, joueurs ou pas, nostalgique ou non, comme je recommanderai de lire Le Compte de Monte Christo ou d’écouter Der Ring Des Nibelungen, au moins une fois dans sa vie, par amour pour l’art. D’un point de vue de joueur, j’invite tous ceux qui n’aime pas les RPG à essayer Chrono Trigger et que le grand cric me croque si ils ne change pas d’avis. Voilà un jeu qui restera dans les anales comme une grande œuvre du milieu des années quatre vingt dix.

  • Graphisme
  • Musique/son
  • Jouabilité
  • Scénario
  • Durée de vie

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