JRR Tolkien’s The Lord of the Rings – Volume 1

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Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il existait une adaptation Super Nintendo du Seigneur des Anneaux ! Étant un grand fan, que dis-je, un obsédé mental de cette merveilleuse trilogie, je ne pouvais que me réjouir. Me voici donc à chercher cette perle rare sur internet et que vois-je ! Seulement 3 € pour ce jeu ! Victoire ! Mais me voilà suspicieux, surtout que je n’en avait jamais entendu parler. Et pour cause…

 

Genre : Action RPG
Développeur : Interplay
Éditeur : Interplay
Date : 1994
Joueurs : 1

 

J’insère donc fébrilement la cartouche dans ma SNES toute belle, et là, une claque une ! Une musique d’intro très très bonne, et je me dis « ça c’est de la bonne musique , j’ai bien fait de l’acheter ! » Douce illusion… Oui douce illusion, car après cette merveilleuse musique, on se retrouve devant un gros texte marron tout moche expliquant que Bilbo s’en va. Une fois cette pilule (difficilement) avalée, la fenêtre de message disparaît pour laisser place… à une immondice. Oui, chers amis, une immondice graphique. Des sprites ultra moches, sans expression. Hobbitebourg est une mocheté ambulante, pleine de verts caca et de Hobbits tous ressemblants les uns que les autres. Pour les différencier ? Des chapeaux différents pardi ! Bon on serait tenté de se dire « après tout il n’y a pas que l’emballage graphique qui compte, surtout que la musique n’es pas trop mauvaise ». Pas faux.

Expédition plus que rapide de « Tiens Frodo, je te donne l’anneau. Au revoir ». Mais là on se dit « Quid de l’attachement de Bilbo à l’anneau ? Quid du pouvoir maléfique de ce satané bijou ? » Rien, que dalle, Bilbo le quitte en 2 secondes chrono… … … Et mon esprit de fan de se questionner sur la qualité scénaristique de ce jeu. Car si on abandonne ça, autant abandonner le scénar’ original, avec la profonde réflexion sur la 2nde Guerre Mondiale. Exit. Bon on passe en se remémorant qu’après tout, le livre I est vachement long et que les développeurs n’ont pas pu tout mettre non plus. Puis, bonne surprise l’écran – titre arrive, bénéficiant d’un artwork absolument délicieux. Ouf, je me sens rassuré là :). Je choisi donc « New Game » et là, ben, ils ont tous disparus. Frodo se retrouve dans un coin de la carte, tout seul, sans explications. Le pire, c’est de se dire « Mince, si j’avais zappé l’intro, j’aurais rien capté ! » Enfin du moins si vous connaissez pas l’histoire..

 

Il est si mauvais que ça Francis ?

Tout d’abord, le scénario original n’est pas respecté, abandonnant totalement l’aspect maléfique de l’anneau et la dimension psychologique de chacun des protagonistes. Où est le charisme légendaire de Gandalf ? De Grand-Pas ? Passé aux oubliettes. Pour vous dire, Legolas est 100000000 fois plus inutile et in-charismatique que dans les films de Peter Jackson ( et pourtant, hein, faut le faire…). D’autres surprises vous attendent, notamment lorsque vous arrivez blindés devant le Balrog et que cette saleté ne veut pas crever tant que Gandalf ne se prend pas un gros coup de fouet dans la tronche. QUOI ???!!! Oui, Gandalf ne meurt même pas en tombant, mais en se faisant crâmer sa barbe blanche toute pixelisée. Ballot hein ? Et quand on voit ça, croyez moi, on à décidément envie de se pendre, surtout si on est fan de la trilogie…
Où est passé la morale que le livre faisait passer ? La critique acerbe de notre monde en 39-45 ? ben apparemment ça doit guère être vendeur. Pourtant, c’était pas bien difficile, Interplay n’avait même pas à écrire le scénario, ils l’avaient déjà !! Dernière déception, la fin : on se retrouve en plein milieu de la Lorien, puis, rien…Déception plus grande lorsque l’on sait que le 2ème volume ne verra jamais le jour (du moins sur SNES).

 

Mais, Francis, t’as bien dû le finir ce jeu !!

Malheureusement pour moi, oui, je l’ai fini. Pour mon honneur de fan (après tout, il y aurait put être eu une scène absolument époustouflante !) mais aussi pour mon honneur de gamer. Je vais m’attaquer à ce qui aurait pu (du ?) me faire tenir jusqu’au bout.
Lord Of The Rings est un jeu d’aventure mêlant RPG, avec une vue avec la Zelda. On peut attaquer, changer d’équipement, parer (c’est fort non ?), parler etc… Le gameplay en soit n’est pas mauvais, même si c’est du déjà vu. Vous avez à votre disposition un bouton pour chaque action, ce qui est déjà assez bien pensé, non ? Vous pouvez aussi, une fois vos compagnons recrutés (RECRUTES !) les contrôler (magique !), sauf que ben au final, ce système est superbement bancal… Vous vous souvenez de la maniabilité et de la jouabilité de Dragon’s lair ? Vous vous souvenez de comment ces dernières était plus que pourries, voire enfouie dans les entrailles dudit dragon ? Ben là c’est pareil, mais en pire. A croire que les développeurs ont enfouis la jouabilité et toutes ses amis dans les entrailles de Sauron (ben oui quoi, faut s’adapter, après tout). En effet, pas de mouvements en diagonale, hyper lents en plus. En plus d’alourdir le gameplay, ils ajoutent une envie plus que stressante de balancer sa bonne vieille SuperNES par la fenêtre (sacrilège).

Pourtant le jeu ne possède pas de mauvaises idées, c’est juste qu’elles sont mal mises en pratique. Prenons par exemple la parade. En appuyant sur le bouton L (ou R je ne sais plus) vous pouvez parer une attaque adverse avec votre dague. Pratique non ? Ça aurait pu l’être, si bizarrement parer n’était pas plus dangereux que de ne rien faire du tout. En effet, parer est souvent mortel à votre personnage (alors que c’est censé vous protéger). Et bizarrement, une idée en entraînant une autre, l’invincibilité dont on profite généralement pendant quelques secondes après s’être pris un croc de serpent dans le genou (dans les Zelda par exemple) pour se remettre ou bien mieux préparer sa technique, n’existe tout bonnement pas dans ce jeu, entrainant la mort d’autant plus facilement que vous avez utilisé la parade 2 secondes avant. Voilà comment se retrouver devant une bonne centaine de Game Over ..

Une autre idée bien pensée : les compagnons. A la base vous dirigez Frodo, tout seul, jusqu’à ce que les 3 autres Hobbits se joignent à vous. Ces derniers (et les autres, comme Aragorn…) se déplacent librement sur la carte et vous pouvez les appeler à n’importe quel moment. Vous pouvez switcher entre eux en ayant le choix : Frodo, Le groupe (des 3 Hobbits), ou bien le guest (Aragorn, Gimli…). Je dis bien guest, puisque Legolas tire à l’arc mais ne le dégaine pas une seule fois dans le jeu, comme s’il prenait plaisir à vous voir vous faire bouffer méchamment. Saleté d’elfe ! Ne parlons même pas de Gandalf qui n’apparaît que dans la Moria pour se faire ratatiner par un Balrog qui veut décidément pas crever !! Quant à Boromir, il vous fait coucou sur un balcon à Fondcombe mais ne viendra pas vous rejoindre. Comment il va faire pour crever en sauvant les Hobbits alors ? Magie scénaristique je suppose, mais nous n’auront jamais la réponse… Revenons à nos moutons. Le switchage est certes très utile dans certains jeu, mais là, on sent un bémol la première fois qu’on l’utilise : oui vous contrôlez les autres, mais votre protagoniste (Frodo) ne bouge plus. Et en plus, tels des fils dignes des Power Rangers, ils effectuent tous la même action au même moment ! Si c’est pas du bon gameplay ça…

Tout ça serait certainement parfait si il n’y avait pas les maps qui s’y mettent aussi. Non contentes de prendre 2 écrans de haut et de large, elles nous faussent entièrement le chemin qu’on a suivis, tellement les salles des différents donjons se ressemblent. On pourrait se poser l’habile remarque du bon vieux joueur de D-RPGs : dessinons la carte! Ou pas, il en est presque impossible. Un calvaire je vous jure…

Allez, pour finir, la sauvegarde. Dans un jeu d’aventure vous pouvez logiquement sauvegarder où bon vous semblent, quitte à vous retrouver au début du donjon. Les développeurs ont choisis, eux, d’y mettre un judicieux système de codes. Lorsque vous voulez quitter le jeu, vous le dites et on vous donne un code. Très ingénieux, si seulement les codes ne faisait pas dans la 48aine de caractères. Oui, vous avez bien lu : 48 CARACTERES ! Ce qui vous pousse forcément à mettre 10 minutes pour le taper. Bon, finalement vous avez réussi à taper le code (ouf !) et vous vous apprêtez à continuer votre folle course pour la destruction de l’Unique, MAIS NON ! Ça serait trop facile… Sauron habite ce jeu après tout, et vous vous rendrez compte qu’il n’y a que 4 voire 5 endroits dans tous le jeu où vous pouvez reprendre votre partie. Mesdames et Messieurs, vous avez passé 5 heures de jeu dans 3 donjons avant de voir un boss ? Vous avez « sauvegardé » avant ? Et bien, votre dernier checkpoint c’était justement il y a 5 heures et vous devez vous retaper les 3 donjons de l’enfer sus-nommé. Et en plus, vous remarquez qu’il manque des objets dans votre inventaire ? C’est normal, c’est ça la magie des bugs 🙂
Vous aurez aisément compris que ce jeu mérite amplement sa place au pays des Bouses vidéoludiques.

 

Mais, Francis, doit bien y avoir des bons côtés ?

Déjà, je ne m’appelle pas Francis. Ensuite, oui il y en a mais alors faut les chercher. Premièrement, la musique. La musique est très plaisante, du moins pour les 4 pistes qui se courent après pendant tout le jeu. Le morceau de l’introduction est en ce sens très réussi jouant avec les violons et la flûte de Pan, de même que le dernier thème. Voilà. On a fait le tour des bons aspects du jeu…

 

40%
No comment

The Lord of the Rings

Ce jeu est certainement l'une des pires adaptations du Seigneur Des Anneaux que l'on puisse trouver à l'heure actuelles. Pourtant il y en a eu des bouses : Le Tiers Age sur PS2 pour commencer (ou comment refaire le même jeu, avec des gens différents et que du coup ça sert à rien, mais bon ceci est une autre histoire). Si vous avez l'illustre courage de finir ce jeu, vous finirez par être fou. Ceci dit, le jeu a trouvé un certain public (on se demande comment), surtout grâce à son adaptation PC, un peu moins cheap que celle ci et qui a connue une suite.

  • Graphisme
  • Musique/son
  • Jouabilité
  • Scénario
  • Durée de vie

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